Sur les critères de Maastricht : c'est pas une guillotine !

Maastricht : Ce n’est pas une guillotine !

 

L’Euro a 18 ans ! Il est grand. Il est fort. !

 

Si on recontextualise les critères de convergence dans l’histoire économique, il est compréhensible que nous nous soyons entourés de toutes les précautions nécessaires pour réussir la ‘naissance’ de l’euro. C’est chose faite.


Les critères émis à l’époque sont le fruit d’un consensus et n’ont jamais été considérés comme des chiffres exacts pouvant donner lieu à sanction. Ce sont les conditions consensuelles établis pour un démarrage réussi. Ces indicateurs de performance pertinents ont permis de garantir un taux d’inflation inférieur ou égal à 2%.

Aujourd’hui, nous avons la preuve que le système a fonctionné. C’est dire si les indicateurs étaient pertinents et expliquent la réussite. En revanche, si on prend ces critères pour justifier une sanction pécuniaire, ils perdent leur pertinence. POURQUOI ?

Économiquement : Plus de 18 ans à un taux d’inflation autour de 2%, nous a permis de réaliser la croissance déjà engrangée. Pourquoi se sanctionner sur le passé ? Alourdir une dette nationale d’un montant de 3 milliards € est tout à fait contreproductif pour l’ensemble de la zone. Le budget italien est-il un danger pour nous ? Il n’entraîne pas la conséquence d’une remontée d’une inflation en dehors des critères. ‘Le loup n’est pas dans la bergerie !

Juridiquement : Alors que l’intérêt général européen n’est pas menacé par une inflation galopante depuis des décennies, quelle légitimité aurait le gardien de l’intérêt général à sanctionner ? Le dommage n’a même pas encore eu lieu. Politiquement : est-il bien opportun à 7 mois des élections, à l’arrivée d’une nouvelle équipe en Italie, de brider l’initiative d’un gouvernement libre de s’administrer ?





Parce que l’affaire est économiquement non efficace, politiquement non opportune et donc juridiquement infondée, que je reste convaincue que prendre des mesures à l’encontre du budget italien n’est pas pertinent.

 

S’il était une mesure à prendre, je préconise :


Sachant que le critère de 60 % (dette) n’est pas une guillotine pour l’eurozone, pourquoi le serait-il pour un ou plusieurs membres ? Le montant dépassant les 60% est une guillotine ou ne l’est pas. Si il l’est : alors, qu’il le soit pour tous et calculons la quotepart exacte de chaque État membre dans la constitution d’une dette européenne collective et assumons nos responsabilités à cette hauteur.

Pour consolider l’euro, octroyons à la BCE le droit de lever des sûretés à hauteur du dépassement au prorata des parts respectives d’endettement européen. Associons à la réserve de la BCE un fonds de suretés libellé en hypothèques (ex : immobilier public à valeur stable). Récompensons les ‘bons élèves’ en leur octroyant un ‘Share’ de cette ‘réserve de sureté’ pour garantir la reconnaissance de leur droit non discutable, à avoir accès à du crédit à taux bas et à ne pas souffrir de l’inflation. Avant l’émission monétaire, compensons les déficits des uns par les excédents des autres. En cas d’obligation d’émettre de la monnaie, seule source d’inflation, optimisons nos ressources en compensant. Et laissons la BCE estimer ce qui est le plus profitable :  liquider des sûretés ou émettre et risquer un peu d’inflation en fonction des résultats et position dans le cycle économique. La BCE gérerait cette réserve consolidée du fond de sûreté ce qui rendrait l’euro plus attractif et remonterait la confiance des marchés.
  • De 0 à 2% d’inflation les états contribueraient à hauteur du « potentiel de menace » inflationniste en sûretés récupérables pour bonne conduite.



  • Au-delà de 2% le loup étant dans la bergerie la BCE pourrait vendre les sûretés et nous ramener dans les critères de Maastricht : inflation = < à 2%. 

Il me semble que l’intérêt européen serait mieux servi de la sorte.

Pour aller plus loin : http://www.xerficanal-economie.com/emission/Alexandre-Mirlicourtois-Le-bras-d-honneur-de-l-Italie-a-Bruxelles_3746433.html

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